Tiques et puces ne connaissent pas les frontières. Si des espèces prédominent dans certaines parties du monde, impliquant des risques accrus de transmission de maladies spécifiques pour nos animaux domestiques, l’omniprésence de ces parasites est à prendre en compte lorsque l’on voyage à travers le monde.
Amérique du Nord
Sur le continent nord-américain, les tiques constituent un vrai problème de santé publique depuis la détection de la maladie de Lyme en 1975 dans le Connecticut. Une maladie dont la propagation à grande échelle est étroitement liée à celle de la population des tiques vectrices, elle-même liée à celle de la faune sauvage et surtout des rongeurs.
En Amérique du Nord, les deux espèces de tiques responsables de la transmission de la maladie de Lyme sont Ixodes scapularis et Ixodes pacificus.
Alors que les populations de tiques à pattes noires (Ixodes scapularis) ont doublé leur territoire en moins de 20 ans dans l’Est des États-Unis[1], au Canada et dans le nord du Mexique, la tique à pattes noires de l’Ouest (Ixodes pacificus) reste localisée sur la côte Pacifique, et notamment la Californie du Nord[2]. Les balades en forêt avec son chien dans ces zones requièrent la plus grande vigilance, mieux vaut éviter les zones de végétation épaisse comme les forêts ou leurs abords. Il est indispensable de protéger préventivement son chien contre les tiques et de vérifier son pelage après chaque sortie.
Hémisphère Sud
On note au cours des dernières années une hausse des maladies transmises par les tiques en Amérique du Sud. Au Brésil, un syndrome semblable à la Maladie de Lyme, dû à Amblyomma, tique présente dans les zones chaudes de tous les continents, fait son apparition.
Dans les zones tropicales, notamment en Amérique du Sud, aux Antilles, en Afrique et à Madagascar, gare à la puce-chique ! Ces puces vivant dans le sol et le sable contaminent l’homme mais également les animaux, en s’introduisant sous la peau pour pondre leurs œufs, ce qui est à l’origine de démangeaisons et douleurs.
Europe
Tique responsable de la transmission de la piroplasmose du chien en Europe, Dermacentor reticulatus est présente dans de nombreux pays européens. Si des foyers de tiques ont été initialement décrits dans le nord et l’ouest de l’Espagne et sur deux-tiers du territoire français, ils se sont rapidement propagés vers l’est pour atteindre la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, la République tchèque, la Slovaquie, mais aussi la région de Moscou[3].
Tout comme la piroplasmose, l’ehrlichiose est une maladie canine transmise par la tique. Familièrement appelée tique brune du chien, ou tique du chenil, Rhipicephalus sanguineus transmet la maladie à son hôte lors de son repas sanguin. En Europe, cette espèce endémique des régions méditerranéennes que l’on trouvait dans les le sud de la France, en Italie et en Espagne, s’est étendue aux Balkans, à la Roumanie, Bulgarie et au sud de la Hongrie[4]. La tique du chenil présente la particularité d’être la seule espèce de tique capable de survivre à des conditions environnementales sèches, telles que celles que l’on peut retrouver à l’intérieur des maisons. Une fois qu’elle aura colonisé un chenil ou une maison, une désinfection longue et complexe dans la maison s’impose pour se débarrasser de cet hôte indésirable et protéger ses animaux.
Parmi plus de 80 pays touchés dans le monde par la maladie de Lyme, l’Europe n’a pas été épargnée. La maladie de Lyme est transmise par une espèce de tique appelée Ixodes ricinus. La maladie sévit essentiellement dans les pays de l’Europe Centrale tels que la Slovénie, l’Autriche, la côte Baltique de la Suède, l’Allemagne, mais également l’Espagne, La France et le Royaume-Uni[5]. Commune à l’homme et à de nombreux mammifères, dont le chien, la maladie de Lyme touche plus particulièrement les animaux domestiques qui fréquentent les forêts et les zones boisées.
La puce, un parasite qui ne connaît pas de frontières
L’espèce de puce appelée Ctenocephalides felis ou “puce du chat” est le parasite le plus fréquent chez le chat mais aussi chez le chien. Présente dans le monde entier, cette puce a besoin de chaleur et d’humidité pour se reproduire, aussi elle prend ses aises dans les zones tempérées comme subtropicales. Tout aussi répandue dans le monde, bien que moins fréquemment rencontrée que la puce du chat, la puce du chien peut s’avérer particulièrement nuisible pour ses hôtes mammifères, incluant chats et chiens.
Les puces peuvent également transmettre au chien, au chat et à l’homme des maladies, comme par exemple le ver parasite Dipylidium caninum (communément appelé « Ténia du chat »). Dans une optique de prévention, on choisira donc un traitement antipuce pour notre animal de compagnie et on le traitera régulièrement, tout au long de l’année !
[1] http://www.sciencemag.org/news/2016/01/lyme-disease-carrying-ticks-are-now-half-all-us-counties
[2] https://www.news-medical.net/health/Lyme-Disease-(French).aspx
[3] https://www.researchgate.net/figure/Distribution-of-Dermacentor-reticulatus-exophile-tick-of-dogs-and-horses-Source_fig3_255974492
[4] https://ecdc.europa.eu/en/publications-data/rhipicephalus-sanguineus-current-known-distribution-january-2018
[5] https://ecdc.europa.eu/en/publications-data/ixodes-ricinus-current-known-distribution-january-2018